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Comment mieux comprendre les démarches légales lors d'une transaction immobilière ?

Publié le 18/06/2025

Acheter ou vendre un bien immobilier, ce n’est pas seulement une histoire de budget ou de coup de cœur. C’est aussi, et surtout, un parcours semé d’étapes juridiques, de documents à fournir et d’obligations à respecter. Une signature mal comprise, un délai oublié ou un vice dissimulé peut transformer une transaction en véritable casse-tête, voire en litige.

C’est pourquoi il est essentiel de bien comprendre les règles qui encadrent une transaction immobilière. Quelles lois s’appliquent ? Quels documents sont indispensables ? Qui sont les professionnels à contacter ? Quelles sont les étapes clé de l’achat ou de la vente ? Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour maîtriser les principales démarches légales, éviter les erreurs fréquentes et sécuriser au mieux votre projet immobilier.

Le cadre juridique d’une transaction immobilière

Plusieurs textes de lois encadrent la vente ou l’achat d’un bien immobilier. Voici les principaux : 

Le Code civil : 

  • Article 1582 : définit la vente comme un accord entre un vendeur et un acheteur sur un bien et un prix.

  • Article 1602 : impose au vendeur une obligation d’information.

  • Article 1641 : encadre les recours en cas de vice caché.

La loi Hoguet (1970) : réglemente la profession d’agent immobilier. Elle impose notamment la détention d’une carte professionnelle et d’une garantie financière. Elle encadre aussi les mandats de vente.

La loi Alur (2014) : renforce les obligations d’information lors des ventes, notamment en copropriété (diagnostics, PV d’AG, carnet d’entretien, etc.) et instaure un délai de rétractation de 10 jours après signature du compromis.

La loi Elan (2018) : modernise la gestion des copropriétés et facilite certaines ventes.

Les acteurs essentiels d’une transaction

Le notaire : le garant de la sécurité juridique

Le notaire joue un rôle central dans toute transaction immobilière. C’est à lui que revient la mission de vérifier la régularité juridique de bien (servitudes, hypothèques, conformité cadastrale), de rédiger l’acte authentique de vente et de collecter les fonds. Il assure également la publication de la vente auprès des services de publicité foncière. Sa neutralité protège à la fois le vendeur et l’acheteur.

L’agent immobilier : le facilitateur

Mandaté par le vendeur via un mandat de vente, l’agent immobilier est l’intermédiaire entre les deux parties. Il évalue le bien, conseille sur son prix, organise les visites et assure la transmission des pièces nécessaires. Il est également tenu à une obligation d’information envers l’acheteur. Sa mission est encadrée par la loi Hoguet.

Le courtier et la banque : les garants du financement

L’acheteur qui a recours à un prêt immobilier passe généralement par une banque ou un courtier. Ces derniers vérifient la solvabilité de l’acquéreur, montent le dossier de financement et proposent une offre de prêt. L’accord de la banque est souvent une condition suspensive du compromis : sans financement, la vente peut être annulée.

L’administration fiscale : le percepteur

Même si elle ne participe pas activement à la vente, l’administration fiscale intervient au moment de la signature de l’acte de vente via la collecte des droits de mutation. En cas de plus-value immobilière imposable, elle veille aussi à la déclaration et au prélèvement de l’impôt correspondant.

Le mandat de vente : à quoi sert-il ?

Avant de mettre un bien sur le marché, le vendeur signe un mandat de vente avec un professionnel. Ce contrat encadre les modalités de la vente, les obligations du professionnel et sa rémunération.

Le mandat simple : la souplesse pour le vendeur

Le mandat simple permet au vendeur de confier la vente à plusieurs agences immobilières simultanément, tout en conservant la possibilité de vendre par ses propres moyens. Cela maximise la visibilité du bien, mais peut diluer les efforts commerciaux. Ce type de mandat est souvent privilégié quand le vendeur veut garder un maximum de contrôle.

Le mandat exclusif : la confiance dans un seul interlocuteur

Avec un mandat exclusif, seul l’agent mandaté est autorisé à commercialiser le bien pendant une durée définie. En contrepartie de cette exclusivité, l’agence s’engage fréquemment à mettre plus de moyens pour vendre rapidement. Cela favorise un suivi rigoureux, mais limite la liberté du vendeur.

Le mandat semi-exclusif : un compromis

Ce mandat offre à l’agence une exclusivité tout en autorisant le vendeur à conclure la vente par ses propres moyens. C’est une formalité intermédiaire entre souplesse et efficacité, adaptée si le vendeur souhaite garder une chance de vendre seul tout en bénéficiant de l’appui professionnel.

En fonction du mandat choisi, les obligations juridiques et les conditions de résiliation peuvent varier. Il est donc important de bien lire le contrat avant signature.

Les documents obligatoires

Une transaction immobilière nécessite de nombreux justificatifs. Ils varient selon que le bien est situé ou non en copropriété.

Les documents généraux à fournir par le vendeur

Le titre de propriété est la première pièce essentielle : il prouve que le vendeur est bien le propriétaire légal du bien. À cela s’ajoutent plusieurs diagnostics techniques, comme le diagnostic de performance énergétique (DPE), le diagnostic amiante, plomb, gaz, électricité ou termites. Le certificat d’urbanisme peut également être demandé pour vérifier la conformité des règles d’urbanisme.

Les documents spécifiques à la copropriété

Pour un bien en copropriété, le vendeur doit fournir les procès-verbaux des trois dernières assemblées générales, le règlement de copropriété, l’état daté (résumant les charges à payer), ainsi que le carnet d’entretien de l’immeuble. Ces éléments permettent à l’acheteur de connaître l’état global de la copropriété, les éventuels travaux votés et les charges prévisionnelles.

Les pièces demandées par l’acheteur

L’acheteur peut également demander certains documents complémentaires : plan cadastral, avis de taxe foncière ou de taxe d’habitation ou encore documents relatifs à l’assainissement. Ces pièces l’aident à anticiper les dépenses à venir et à mieux évaluer l’état du bien.

Les différentes étapes d’une transaction immobilière 

Lors d’une transaction immobilière, cela se déroule en plusieurs étapes. De la promesse de vente au délai à respecter, vous aurez toutes les cartes en main pour réaliser une transaction immobilière

  1. 1. Définissez votre projet 

Dans un premier temps, il vous faut définir votre projet immobilier. Par conséquent, vous devez évaluer votre capacité d’emprunt. Pour cela, consultez des banques, des courtiers et des simulateurs en ligne. En parallèle, listez vos critères essentiels comme la localisation, la surface ou le nombre de pièces

  1. 2. Recherchez votre logement 

Une fois votre budget défini, recherchez votre bien via des sites spécialisés, agences ou bouche-à-oreille. Avant de vous engager, vérifiez la superficie, le diagnostic immobilier, les charges de copropriété, la taxe foncière et renseignez-vous auprès de la mairie sur les projets urbains et le plan local d’urbanisme (PLU). 

  1. 3. Rédigez l’offre d’achat 

Pour concrétiser votre achat, envoyez une offre d’achat écrite au vendeur, précisant le prix et sa validité (1 à 2 semaines). Le vendeur peut accepter, refuser ou proposer une contre-offre. Une fois acceptée, vous pouvez entamer votre recherche de financement.

  1. 4. Signez une promesse de vente

Tout d’abord, il faut bien faire la différence entre le compromis de vente et la promesse de vente. Dans le premier cas, c’est un contrat préliminaire qui engage l’acheteur et le vendeur avant la vente définitive de l’acte de vente. La promesse de vente est un autre type de contrat dans lequel le vendeur s’engage, pendant un certain délai, à vendre le bien immobilier au bénéficiaire de l’acquéreur. De son côté, le bénéficiaire va accepter l’offre de vente sans prendre l’engagement d’acheter le bien.  

Dans le cas d’une promesse de vente, l’étape est facultative, mais est grandement recommandée. Une fois cette promesse signée, vous bénéficiez d’un délai de rétractation de 10 jours. Passez ce délai et le bien est à vous, contre votre gré. 

  1. 5. Signez l’acte de vente 

Lors de cette dernière étape, la transaction est effectuée. Vous devenez donc propriétaire du bien. L’acte de vente doit être certifié par un notaire

En cas de problème : quels recours ?

  • Vice caché : si un défaut non apparent rend le bien impropre à l’usage, l’acheteur peut engager une action en justice pour demander l’annulation de la vente ou une réduction du prix.

  • Non-respect des clauses : si l’une des parties ne respecte pas ses engagements, l’autre peut faire valoir ses droits devant un tribunal.

  • Condition suspensive non réalisée : en cas de refus de prêt ou d’exercice d’un droit de préemption, la vente peut être annulée.

  • Rétractation : l’acheteur dispose de 10 jours après signature de l’avant-contrat pour se rétracter, sans justification.

Que vous soyez acheteur ou vendeur, une bonne compréhension des démarches juridiques vous permettra d’éviter les erreurs coûteuses, de gagner du temps et de sécuriser votre transaction. Prenez le temps de bien vous informer à chaque étape et n’hésitez pas à solliciter l’aide de professionnels : il vaut mieux prévenir que guérir dans un domaine aussi engageant que l’immobilier.