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Zone tendue vs non tendue : quelles différences pour l’acheteur ?

Publié le 06/06/2025

Lors de l’achat d’un bien immobilier, plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, notamment sa localisation. Cet aspect n’impacte pas seulement sa valeur, mais également les règles fiscales, la réglementation locative et certains droits ou obligations liés à l’occupation du logement. En particulier, il existe une distinction importante entre les zones tendues et les zones non tendues. Ces classifications influencent directement le quotidien de l’acheteur ou de l’investisseur immobilier.

Qu’est-ce qu’une zone tendue ?

Selon le décret n°2013-392 du 10 mai 2013, une zone tendue est une commune située dans une agglomération de plus de 50 000 habitants où le marché immobilier présente un déséquilibre marqué entre l’offre et la demande de logements. Ces zones se caractérisent par une pénurie de biens disponibles, une hausse continue des prix et une forte pression démographique.

Parmi les villes concernées, on retrouve Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Montpellier ou Lille. Dans ces métropoles, l’attractivité économique, universitaire ou culturelle provoque une demande locative importante, que le marché peine à satisfaire. Plusieurs facteurs expliquent cette tension : 

  • Une croissance démographique continue, notamment avec l’arrivée de nouveaux actifs, étudiants et investisseurs.

  • Une dynamique économique forte, concentrant les sièges sociaux, entreprises, centres de recherche et pôles universitaires.

  • Une rareté du foncier constructible, liée aux contraintes réglementaires, géographique ou politiques d’aménagement.

Pour réguler ces déséquilibres, l’État a instauré un cadre juridique spécifique : l’encadrement des loyers, la taxe sur les logements vacants ou encore des dispositifs fiscaux incitatifs à l’investissement locatif.

Les conséquences pour l’acheteur en zone tendue

Des prix d’achat plus élevés

Dans une zone tendue, la pression sur la demande fait grimper les prix de l’immobilier. À surface et qualité équivalentes, un bien situé dans une zone tendue coûte généralement plus cher qu’en zone non tendue. Ce phénomène est directement lié à la loi de l’offre et la demande.

Des dispositifs spécifiques à connaître

Acheter dans une zone tendue signifie également faire face à certaines contraintes réglementaires

  • L’encadrement des loyers limite le montant que peut fixer un propriétaire bailleur.

  • Le préavis de départ du locataire est réduit à 1 mois, ce qui augmente la rotation locative.

  • Un logement laissé vacant peut être soumis à la taxe sur les logements vacants (TLV), dont le taux va de 17 % la première année à 34 % la seconde, si le logement est vide depuis plus d’un an.

  • La revente d’un bien occupé peut être plus complexe, notamment si l’acheteur souhaite l’occuper lui-même.

Tous ces éléments doivent anticiper, surtout dans une stratégie d’investissement locatif.

Les avantages potentiels

Malgré ces contraintes, acheter dans une zone tendue présente aussi des opportunités :

  • Une valorisation plus rapide du bien dans le temps.

  • Une rentabilité locative plus fiable en raison de la forte demande.

  • L’accès à certains dispositifs de défiscalisation, comme le Pinel+ (en vigueur depuis 2023, sous conditions strictes), qui offre une réduction d’impôt en échange de l’engagement à louer le bien dans certaines zones, selon des plafonds de loyer et de ressources.

Acheter en zone non tendue : comment ça se passe ?

Un marché plus calme et des prix plus accessibles

Une zone non tendue est un territoire où l’offre de logements est suffisante pour répondre à la demande. Le marché immobilier y est plus stable, les prix plus modérés et la concurrence entre acquéreurs ou locataires plus faible. C’est souvent le cas dans des petites villes ou des zones rurales.

Moins de contraintes réglementaires

Les zones non tendues bénéficient d’une réglementation allégée

  • Pas d’encadrement des loyers : le propriétaire fixe librement le montant.

  • Pas de taxe sur les logements vacants, ce qui réduit les charges fiscales.

  • Pas de préavis réduit : le locataire est tenu à un préavis de 3 mois en location vide.

  • Des démarches plus simples pour la mise en location ou la revente.

Cette souplesse offre une plus grande liberté d’action pour les propriétaires.

Les points de vigilance

Investir dans une zone non tendue comporte aussi des risques spécifiques

  • Une demande locative plus faible, pouvant entraîner une vacance prolongée.

  • Une revente plus lente, notamment dans les secteurs peu dynamiques.

  • Une valorisation du bien plus incertaine : les prix peuvent stagner, voire baisser à moyen terme.

Il est donc essentiel d’effectuer une étude approfondie du marché local, d’analyser les flux démographiques, l’emploi ou encore les projets de développement urbain.

Quel choix faire en fonction de votre profil ?

Si vous souhaitez acheter pour habiter : 

  • En zone tendue, vous bénéficierez d’un accès aux services urbains, aux transports et à un environnement dynamique, mais à un coût plus élevé.

  • En zone non tendue, vous aurez accès à un cadre de vie plus calme, avec plus de surface pour le même budget, mais potentiellement moins de commodités.

Si vous souhaitez acheter pour louer : 

  • En zone tendue, vous profiterez d’une demande locative forte, d’une rentabilité fiable et de dispositifs fiscaux incitatifs (Pinel +).

  • En zone non tendue, une analyse plus fine du potentiel locatif local est nécessaire, notamment dans les villes moyennes ou rurales.

Que vous soyez acquéreur résidentiel ou investisseur locatif, bien comprendre les différences entre zones tendues et non tendues est crucial pour faire les bons choix. Chaque zone présente des avantages et des inconvénients et c’est votre profil, votre objectif et votre budget qui détermineront la meilleure stratégie. En vous informant en amont et en vous entourant de professionnels compétents, vous pourrez aborder votre achat immobilier avec sérénité, qu’il s’agisse de rentabilité, de confort de vie ou de valorisation à long terme.